Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
¤ Tiroir à Textes ¤
17 mars 2009

ceci date de juin 2008

          C’était une journée chaude au ciel bleu, mais la brise fraîche ne trompait pas : c’était bientôt l’hiver. Moi, une fillette à l’époque, je courrais dans la rue puis m’arrêta brusquement. « Je veux habiter là ! » disais-je en pointant du doigt chaque une belle demeure que je voyais. Systématiquement ils m’expliquaient que ce n’était pas possible de déménager à cause de leurs travails. Mais en vrai, c’en était une en bord de Seine à la campagne qui me plaisait, mais le jour où je l’ai vue je n’ai rien dit à mes parents. Et ce fut la seule fois que je la vis ; et d’ailleurs ce fut également la dernière sortie dont je me souviens... Nous nous baladions régulièrement en banlieue et plus loin pour s’aérer la tête. Métro-boulot-dodo ça allait un temps, mais il fallait ouvrir la soupape de sécurité de temps à autre.
          C’est ce qu’ils disaient… C’était au temps où les jumeaux n’étaient pas encore là… Depuis fini les balades, fini les repas en famille, fini le calme… Fini du couple qu’ils formaient, mais ça je ne l’appris que beaucoup plus tard.



          J’arrive à l’internat en soirée. Une pionne, d’un autre étage, me demande mon nom et regarde son listing pour ensuite me donner la clé de ma chambre. « S’il y a un problème tu peux venir me voir ; ou aller voir un des CPE en journée. Bonne nuit. En faite, moi c’est Natacha. » Impressionnée par l’attitude avenante, je bredouille un petit « bonne nuit à toi aussi ». Les derniers contactes que j’avais eu ses derniers temps avec les gens de cet établissement me rappelaient des portes de prison…
          Je regarde le numéro sur la clé et trouve sans difficulté ma chambre. En ouvrant la porte, je découvre la mauvaise surprise que c’est une chambre double et que je vais déjà devoir la partager avec quelqu’un d’autre. La jeune femme occupe le côté gauche de la pièce. C’est une rouquine assez excentrique. Ses cheveux sont attachés à la va-vite, des mèches pendouillent de partout, elle a des créoles fuchsia, une robe courte vert pomme et des bas à motifs dans des tons bleus.  Elle est allongée sur le ventre sur son lit en pleine lecture d’un livre. Elle ne semble même pas avoir entendu mon arrivé.
          Je me dirige donc du côté libre et dépose mes affaires avec le plus de soins possible pour ne pas la déranger dans sa lecture. J’ouvre mon placard et y vide mon sac afin de trouver mes draps. Une fois le lit fait, je m’assois et me laisse rêvasser…


(décrire la rêvasserie)
-A l’eau ! A l’eau !!!


          Je sursaute. Ma « colocataire » me dévisage. C’est troublant.
- Halo, ici la terre ! dit-elle accompagné de grandes gestes.
- Euh… bonjour…
- Moi c’est Sylvia ; et toi ?
- … ça fait combien de temps que tu me regardes comme ça ??? dis-je avec un geste de recul.
- Eh bien, je t’ai vaguement observé quand j’ai vu que ça s’activait de ce côté. J’ai eu largement le temps de terminer mon passage et d’écouter quelques chansons avant de vouloir te sortir de ta transe.
- Ah, quand même… je me sentais honteuse d’avoir été découverte en falg’. Pourtant je sais qu’il n’y a pas de mal à ça…
- Oui, alors ton p’tit nom ? ou je vais devoir jouer au devinettes ? dit-elle avec un regard malicieux.
- Désolée, je m’appel Julie.
- (elle regarde sa montre) Bon, je vais prendre une douche et dormir. Je suis une vraie marmotte ! Te gène pas, que se soit le bruit ou la lumière : rien ne me réveille ! (passant la tête par la porte) En faite, Juju, je dors en très petite tenue, j’espère que ça ne te choquera pas.
          Je cru voir un clin d’œil mais je n’y prêtais pas plus d’attention. Je me sentais envahi dans mon intimité. Pourtant je n’ai pas eu l’habitude d’en avoir… Je termine de ranger mes affaires. « Merde j’ai oublié un cadenas ! C’est vrai que je pensais être dans une chambre seule… ». Ayant fini je pars faire ma toilette. J’espère que l’autre ne fouille pas dans les affaires des gens de la même façon qu’elle les regarde...
          Quand je reviens, je suis soulagée de constater que mes affaires n’ont pas bougés. Plus apte à la parole que tout à l’heure, je me retourne pour papoter un peu avec Sylvia. Et je ne me suis rendue compte que lorsqu’elle se retourna pour s’en dormir qu’elle est toute nue… Vive la très petite tenue, elle parlait du drap peut-être, mais c’est mieux que de dire à poil quand on vient de rencontrer une personne je pense.



Ce soir c’est nos deux ans, on aurait aimé passer cette soirée ensemble mais cette année on est trop loin pour se voir en semaine… Je suis pressée de le revoir ! Je me donnerais à lui car il a su être patient et me respecter sur se point là dans notre couple.
- Hello Chéri !
- Bébé…
- Quoi ? je te dérange peut être.
- Euh, non… enfin, si…
- (au loin) C’est qui mon chou ?
- Qui t’appel mon chou ??? T’es avec une autre fille ? Tu me trompes ?!
- Ce n’est pas ce que tu crois…
- (toujours au loin) Me dis pas que tu l’as pas encore quittée ! Tu m’as promis de le faire !
- Salaud !!! (et je raccroche)
          A ses mots, Sylvia rentra de sa douche. Elle s’apprêtait à parler mais en me voyant devant le fenêtre ouverte elle se précipita vers moi. En état de choque, trahi par la seule personne à laquelle je tienne vraiment, je sanglotais et voulais me défenestrer… Jusqu’à ce que je sois projetée dans la réalité par la force des bras qui m’empêchent d’aller plus loin dans mon escalade. Je sens un cœur battre rapidement, je ne saurais dire si c’est le sien dans mon dos ou le mien dans ma poitrine… Je ne sais pas combien de temps on est resté là, elle a m’agripper et moi à pleurer. Quand mes sanglots se sont mués en forte respiration, elle me retourne doucement face à elle. Sa caresse sur ma joue me rassure. Je laisse aller ma tête sur son épaule mais elle interrompe ma trajectoire avec sa bouche rencontrant la mienne. Je ne sais pas si c’est son baiser ou si c’est mon dos froid qui me fit frissonner. Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi doux et léger avec une fille. Depuis tous ces mois à la questionner, je comprends mieux pourquoi elle est célibataire et pourquoi elle restait vague dans ses « critères de sélection »...


Je sens un frisson de surprise la parcourir. Elle ne me repousse pas. J’ai envie d’elle depuis la première fois où je l’ai vue : là assise sur son lit dans une position presque lascive la tête dans les nuages. Si c’était légal je lui aurais demandé si elle voulait devenir ma femme...



Se soir c’est son anniversaire je lui ai prévu une surprise. Depuis quelques temps je vois bien qu’elle regarde les mecs dans la rue. Je ne suis pas dupe ça lui manque même si elle me certifie du contraire. J’ai donc parlé avec Greg’, un pot d’enfance qu’est en fac d’histoire. Il viendra nous livrer des sushi, fera tout le service du repas, puis on sera deux à nous occuper de ma Juju. Je pense qu’il lui plaira. Il est tout du « gendre idéal » pour ainsi dire. (Il a été longtemps mon petit copain aux yeux de mes parents qui sont plutôt catho’ intégristes dans l’âme...)



- Mais tu n’as jamais compris ! C’est toi que je veux depuis toutes ses années !!! Tu n’as aucune idée d’à quel point j’ai souffert à l’époque où je jouait ton petit copain pour te servir d’alibi pendant que tu fricotais avec Lucie. C’est moi qui lui ai foutue son mec entre les bras. J’étais jaloux. Je voulais que tu viennes te consoler avec moi. Je voulais que tu voies à quel point je t’aime. Au lieu de ça tu en a encore plus voulue à la gente masculine... Et ça t’as encore plus éloigné de moi.
- Je ne me suis pas éloigné de toi...
- Ta gueule ! C’est pas de ta foutue amitié que je voulais... Mais je me suis accroché à toi, espérant que tu t’aperçoives que je suis toujours là, et que finalement je suis mieux que toutes tes copines réunies !

Publicité
Publicité
Commentaires
¤ Tiroir à Textes ¤
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité